Wallis et Futuna

Les îles Wallis et Futuna sont le territoire français le plus éloigné de la métropole (16 000 km). Constitué de trois îles principales : Wallis, Futuna et Alofi, ce Territoire a une superficie modeste (124,2 km² soit à peine plus que Paris intra-muros). L’île de Wallis (Uvéa en polynésien), d’une superficie de 75,64 km², porte le nom du premier marin qui la découvrit en 1767, le Capitaine Samuel WALLIS. Futuna (46,28 km²) et l’îlot voisin d’Alofi (17,78 km²), séparés par un chenal de 2 km, et distants de 230 km de Wallis, furent découverts en 1616 par des navigateurs hollandais. Ils leur donnèrent le nom d’ « îles Horn ». Ces îles au relief volcanique et aux côtes très découpées, protégées par une ceinture de récifs, sont difficiles d’accès par la mer. Toutefois, l’anse de Sigave permet aux bateaux d’y mouiller en toute tranquillité.

Cadre institutionnel et juridique

Wallis-et-Futuna devient Territoire d’outre-mer par la loi statutaire du 29 juillet 1961, adoptée à la suite d’un référendum, par lequel la quasi-unanimité de la population choisit en 1959 d’intégrer la République française. Ce « statut de 1961 » reconnaît l’existence d’institutions coutumières, aux côtés de celles de la République. Il n’a pas fait l’objet de modifications majeures depuis son adoption. La refonte de la loi du 29 juillet 1961, rendue nécessaire par la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 et l’évolution vers le statut de Collectivité d’outre-mer, n’a toujours pas donné lieu à l’adoption d’une loi organique, faute de consensus sur la nouvelle répartition des pouvoirs et la place des autorités coutumières. En vertu du principe dit de « spécialité législative », seuls les lois et règlements qui contiennent une mention expresse en ce sens, sont applicables sur le Territoire. Ne requièrent pas de mention spécifique les lois dites de « souveraineté » (lois constitutionnelles, lois organiques, textes relatifs à la nationalité, statuts des fonctionnaires etc.).

Positionnement régional Situées entre les îles Fidji à l’ouest, les îles Samoa à l’est et les îles Tonga au sud-est et les îles Tuvalu et Tokelau, au nord, les îles de Wallis et Futuna Futuna appartiennent à l’Océanie polynésienne. Plus de 2.000 km les séparent de la Nouvelle-Calédonie.

Eléments démographiques

Au dernier recensement de juillet 2013, les îles Wallis-et-Futuna comptent 12 197 habitants La population a baissé de 9,5% entre 2008 et 2013, en raison de l’émigration des jeunes âgés de 20 à 35 ans vers la Nouvelle-Calédonie et la Métropole, qui offrent davantage de perspectives universitaires et professionnelles. L’âgé médian de la population est passé de 28 ans à 32,2 ans sur la même période.

Eléments de valorisation

Malgré sa démographie modeste, Wallis-et-Futuna est le Territoire de la République qui, en proportion de sa population, offre le plus d’engagés volontaires aux forces armées. Par ailleurs, le Territoire se distingue dans le domaine sportif puisque les qualités physiques exceptionnelles des sportifs insulaires leur permettent d’accéder à des compétitions de la communauté du Pacifique ou même de représenter la nation au niveau international.

Climat

Le climat des îles est tropical maritime, chaud, humide, pluvieux et de forte nébulosité, sans saison sèche. Les variations diurnes et saisonnières sont très faibles. Les minima et maxima de températures sont généralement compris entre 22°C et 32°C et les températures moyennes sont toujours supérieures à 25,5°C. L’humidité est comprise entre 82 % et 85 %.

La pluviométrie annuelle est supérieure à 3 250 mm. Le mois d’octobre est en général le plus pluvieux et le mois d’août le plus sec.
Bien que l’amplitude entre le mois le plus chaud (décembre avec 27,6°C) et le mois le plus frais (août avec 25,8°C) ne soit que de 1,8°C, les habitants distinguent deux « saisons » :

  • une saison fraîche de mai à septembre, ventilée par les alizés qui sont à leur apogée ;
  • une saison chaude de novembre à avril, pendant laquelle on recueille plus de 300 mm de précipitations en moyenne par mois.

Géographie

Wallis et Futuna sont deux îles distinctes éloignées de 230 km l’une de l’autre. Wallis est une île relativement plate d’une superficie de 77,9 km², bordée d’un lagon et d’une barrière de corail comportant quatre passes dont la principale (Honikulu au sud) mène par un chenal balisé au wharf de Mata’Utu, chef-lieu du Territoire. Le lagon est parsemé, au nord, au sud et à l’est, d’une quinzaine d’îlots. Le point culminant est le mont Lulu, à 151 m d’altitude.

Futuna (46,3 km²) est une île montagneuse, sans lagon, avec un relief accidenté. L’îlot voisin d’Alofi (17,8 km²), inhabité, est séparé de Futuna par un détroit large de 1,8 km. Ces deux îles volcaniques aux côtes très découpées, protégées par une ceinture de récifs frangeants, sont difficiles d’accès par la mer. Les points culminants sont le mont Puke (524 m) à Futuna et le mont Kolofau (417 m) à Alofi. En raison de la proximité de la zone de fracture nord fidjienne et de l’existence d’une faille passant par Futuna et Alofi, l’activité sismique y est régulière. A Futuna, il existe un réseau hydrographique bien marqué alors que Wallis ne compte que de petites rivières temporaires.

Histoire

Peuplée de Polynésiens en provenance des Iles Tonga pour Wallis et des Samoa pour Futuna, les deux îles, visitées par des navigateurs au XVIIème siècle, ne connaissent pas de présence européenne notable avant le XIXème siècle et l’implantation de missions catholiques. Les trois royaumes d’Uvéa, d’Alo et de Sigave signent un traité de protectorat avec la France, ratifié en 1887.   Saint-Pierre Chanel 1803-1841
Pierre Chanel, père mariste, réalise à Futuna son désir d’être missionnaire. Apôtre de l’Océanie, il demeure un symbole pour les îles Wallis et Futuna. Il est canonisé en 1954. Utilisées par les Etats-Unis comme base avancée pendant la Seconde Guerre Mondiale, Wallis et Futuna choisissent de devenir Territoire d’Outre-Mer par référendum en 1959. Le statut du territoire est fixé par la loi du 29 Juillet 1961.

Brève histoire du peuplement de l’Océanie

Les données les plus récentes de l’archéologie, ainsi que les recherches en linguistique et en génétique, attestent que les migrations humaines de l’Asie vers l’Océanie se sont déroulées sur 50.000 ans.   C’est tout d’abord, il y a 40.000 ans, l’Australie qui accueille ses premiers habitants – les Aborigènes d’aujourd’hui – alors qu’elle est encore soudée à l’actuelle Nouvelle-Guinée. Le niveau de la mer étant plus bas qu’aujourd’hui du fait de la période glaciaire, de nombreuses portions de terre alors émergées permettaient la circulation des populations humaines, ainsi d’ailleurs que des animaux et des plantes.   Séparée du continent australien au septième millénaire avant notre ère, l’actuelle Nouvelle-Guinée accueille, il y a environ 10.000 ans, des cultivateurs de taros qui ont vraisemblablement introduit le porc dans la région, à partir de leur lieu de dispersion, l’Asie du sud-est.   Les ancêtres des Océaniens insulaires actuels, issus de migrations en provenance de Chine méridionale il y a 5 000 ans, ont, au cours des quatre derniers millénaires, fait souche sur les divers archipels du Pacifique, encore vierges de toute présence humaine. Ces migrants plus récents ont implanté leur civilisation de l’Indonésie à l’île de Pâques et jusqu’à Hawaï. Ils appartiennent à une même famille linguistique et culturelle, celle des Austronésiens, qui est aujourd’hui répartie en trois grands groupes géographiques dans le Pacifique : les Polynésiens à l’est, les Micronésiens au nord-ouest et, plus au sud, les Mélanésiens.

Les institutions coutumières

  • Une spécificité du territoire : trois royaumes dans la République.

Si le territoire forme une entité administrative, l’organisation coutumière, respectée par la République, distingue trois royaumes : celui d’Uvéa à Wallis et ceux d’Alo et de Sigave à Futuna qui se confondent avec les circonscriptions administratives.   A Uvéa, le roi (hau), qui porte le titre de LAVELUA, est le chef de la hiérarchie coutumière. Il est assisté d’un Premier Ministre (Kalae-Kivalu) et de cinq Ministres : Mahe Fotuaika, chargé de l’environnement et des affaires maritimes ; Ului Monua, chargé de l’agriculture ; Kulitea, chargé de la justice et de la culture ; Fotua Tamai, chargé de la santé ; Mukoi Fenua, chargé de la jeunesse. Le conseil des Ministres est assisté du Pului’Uvéa, chef de la police. Le LAVELUA nomme sur proposition de la population, les chefs de district, appelés  » faipule  » qui ont eux-mêmes autorité sur les chefs de village, les  » Pule Kolo « . Ces derniers, qui peuvent lever les corvées d’intérêt général, sont plébiscités ou destitués par la population au cours d’assemblées générales, dites  » fono  » qui ont lieu le dimanche dans une case commune appelée  » fale fono « .

  • L’île d’Uvéa comprend 21 villages répartis en 3 districts :
    • Hihifo : Malae, Alele, Vaitupu, Vailala, Tufuone ;
    • Hahake : Liku, Akaaka, Mata’Utu (chef-lieu), Ahoa, Falaleu, Haafuasia ;
    • Mua : Lavegahau, Tepa, Haatofo, Gahi, Utufua, Malaefoon, Teesi, Kolopopo, Halalo, Vaimalau.

A Futuna, l’île est divisée en deux royaumes : Sigave et Alo qui comprennent au total 15 villages :

  • Alo : Malae, Taoa, Ono, Kolia, Alofi, Poï, Vele, Tamana, Tuatafa ;
  • Sigave : Leava, Nuku, Vaisei, Fiua, Toloke, Tavai.

Chaque roi (sau) est détenteur de l’autorité coutumière pour son royaume. Le Tuiagaifo à Alo et le Tui’sigave à Sigave sont assistés de 5 Ministres appartenant à des villages différents, d’un chef de cérémonies et d’un chef de la police.   Il est à noter que le roi de Sigave qui porte actuellement le titre de Keletaona, peut porter également celui de Tui’sigave, Tamolevai, ou Safoka, selon la famille à laquelle il appartient. Dans les deux royaumes, les chefs de villages sont désignés par un conseil des anciens.

Statut

La loi n° 61-814 du 29 juillet 1961 « garantit aux populations du territoire le libre exercice de leur religion, ainsi que le respect de leurs croyances et de leurs coutumes tant qu’elles ne sont pas contraires aux principes généraux du droit… » (art. 3). Le territoire est représenté au Parlement de la République par un député et un sénateur. Une personnalité, désignée par le Gouvernement, siège au Conseil économique et social. Suite à la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, le Territoire de Wallis-et-Futuna devint une Collectivité d’Outre-mer à statut particulier, sans que le statut de 1961 n’ait été modifié.

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